Patrimoine Naturel

Le sentier de randonnée de l'Annonciade

 

Le pont génois Barrettali-Canari

L’ancien chemin muletier de Barrettali à Canari franchit le torrent « U Furcone », limite des deux communes, par un pont dit « Génois ». Le pont actuel daterait du 18e siècle, si l’on en croit un blason en relief sur la clef de voute, coté aval, de l’arche unique qui enjambe le ruisseau, sur lequel on devine un 17, semblant être les deux premiers chiffres de la date de construction du pont. Avant nos routes actuelles remontant à la fin du 19e siècle, il n’y avait qu’une seule voie reliant les villages du nord au sud du Cap, en suivant le rivage. D’où l’importance de ce chemin et la nécessité d’un pont à cet endroit. Il y eut certainement d’autres ponts avant l’actuel. Ce pont fut le siège d’un évènement important de l’histoire du Cap Corse. En 1199 Ansaldo da Mare, d’origine génoise, grand amiral de la flotte de Frédéric II (empereur germanique), y battit les Avogari, anciens seigneurs de cette partie du Cap, et les refoula vers le sud. C’est à la suite de cela qu’Ansaldo da Mare devint seigneur de tout le nord du Cap Corse et construisit à Rogliano, son château de Sn Colombano. La limite sud de sa seigneurie, c’est-à-dire la frontière de Barrettali avec Canari, partait de la ligne de crête du Prato au Monte Cuccaro, jusqu’à la Punt’à u Cornu sur la côte. A l’époque, le territoire de Barrettali englobait donc toute la vallée. Le village de Linaglie qui aurait été construit par la suite, sans doute au 15e siècle, ouvrit une poche dans l’espace Barrettalais. Le pont aujourd’hui est en mauvais état, il est même dangereux. Il mérite une bonne restauration.

U Pinzu à Verghjine

U Pinzu à Verghjine est un site mégalithique situé au col du même nom, en limite des communes de Barrettali et de Luri dans le Cap Corse.

 Recherche étymologique sur le toponyme.

Tout d’abord nous allons utiliser la graphie Verghjine, nous verrons pourquoi par la suite.

Le mot corse « Pinzu » signifie aiguille rocheuse, extrémité pointue d’un rocher, sommet pointu. Ce sens caractérise bien la forme du gros rocher ou pic situé sur le lieu dit, monolithe de serpentine, pointé vers le ciel, qui a donné son nom au col. Le substantif « Verghjine (prononcé Berdine) » a jusqu’à présent, été traduit par vierge, d’ailleurs orthographié « vergine » sur les matrices et plans cadastraux, c’est-à-dire « vierge » ou « vierges ». La traduction littérale de « U pinzu à Vergine » serait «le pic à vierge ». Sens que l’on a pris l’habitude de donner à ce lieu dit, à cause de l’orthographe de « Vergine » mais qui est difficile à traduire. Pour y voir plus clair, replaçons le toponyme dans son contexte géographique : le lieu dit où est situé le Pinzu s’appelait « Vergine », que l’on retrouve d’ailleurs sous le col, versant Barrettali à l’ouest. Le « Pinzu » serait donc le pic au lieu-dit « Vergine ».

En tant que toponyme le nom de « Vergine » employé seul est peu probable. Localement, « Vergine » se prononce plutôt berghjine ou berdine. Le sol de cet endroit est constitué de serpentine dont la couleur est verte. Le nom de verdine (radical verde : vert) s’adapte tout à fait au lieu. Le toponyme « U pinzu à Verdine » se traduit alors aisément par : le Pic du lieu-dit « Verdine ». Cette dernière interprétation semble plus logique que « Pic à Vierge(s), et étymologiquement plus vraisemblable.

Si l’on considère que « Verdine » est le lieu-dit d’origine, le cadastre a fait une erreur dans la prononciation, ou alors les personnes qui ont renseigné les géomètres du cadastre, ont pensé que malgré la prononciation locale de Verghjine ou Verdine, le site devait à l’origine s’appeler Vergine. C’est donc à cause de cette alternance entre Vergine et Verdine que le choix de la graphie « Verghjine » a été fait. Le mot Verghjine a un dernier sens, c’est celui de vigne vierge. Mais on peut dire comme nous l’avons fait pour le substantif vergine, que ce mot employé seul n’est pas courant et donc peu probable car il n’indique pas un lieu, comme pourrait l’être par exemple Verghjinetu, lieu où pousse la vigne vierge.

Le chemin de lumière

Le « Chemin de Lumière », sentier de moyenne randonnée qui relie, Pietracorbara à Barrettali par la montagne (traversée est-ouest du Cap Corse » est désormais ouvert au public. Le « Chemin » associe richesses patrimoniales et capital naturel. Il permet de visiter dix chapelles traditionnelles (cinq à Pietracorbara et cinq à Barrettali) et de découvrir , le long d’un parcours particulièrement varié, rochers remarquables, flore endémique et panoramas exceptionnels sur la pointe du Cap Corse et l’archipel toscan. Il s’inscrit dans la politique de valorisation patrimoniale et touristique du Cap Corse. Le « Chemin de Lumière » est mis en place par les communes de Pietracorbara et Barrettali et par la Communauté de Communes du Cap Corse qui en finance la promotion. Il est géré par l’association « Chemin de Lumière » dont le Président est Maurice Mattei, le secrétaire général Dominique Antoni et la trésorière Catherine Baguet.

Le « Chemin » a un site : www.chemindelumiere-capcorse.net

Ouvert ce 20 juin 2009, le site présente le parcours de façon détaillée et illustrée (92 photos) depuis son point de départ au hameau de Lapedina à Pietracorbara jusqu’à son point d’arrivée, l’église Saint Pantaléon à Barrettali. Il consacre plusieurs pages, à la flore rencontrée sur le sentier et présente chacune des chapelles visitées. Il développe un chapitre « Infos pratiques » et autre interactif « le chemin et vous ». Il propose, enfin, plusieurs formules découverte. Un guide de présentation du « Chemin » (64 pages format 10.5 cm x 24 cm) est, par ailleurs édité par l’imprimerie Sammarcelli, associée à la démarche.

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